Spéléologie

Nous avons une responsabilité envers les générations futures. La problématique des déchets est liée au cycle de l’eau. Tout déchet ou ses composés,  où qu’il soit abandonné, finit immanquablement dans l’eau. Nettoyer les grottes, c’est protéger l’eau.

Gouffre berger 2008

Stalactites excentriques et fistuleuses. D’une grande beauté mais d’une extrême fragilité. La prudence est de mise.

Nous avons en France de nombreux massifs calcaires. L’eau qu’ils contiennent est souterraine. Dans le calcaire, l’eau pénètre facilement souvent sans filtration. La pollution parvient alors à se propager très rapidement et peut s’étendre sur de grandes distances, elle peut aussi se stocker dans des zones d’eaux stagnantes pour s’évacuer avec retard. Le ruissellement des eaux accentue le danger de pollution pouvant contaminer le réseau d’eaux souterraines. Connaitre les origines de cette eau est fondamental.  Les anciens ont donc défini le périmètre d’alimentation des résurgences et défini les protections nécessaires à son emploi comme eau potable. Malgré tout, ces précautions ne sont prises que depuis peu et de nombreuses cavités sont souillées. Parfois utilisées comme décharges publiques.

 

Un dépot à -400 m

Matériel technique et vivres abandonnées par les expéditions successives.

Conscients du patrimoine qu’ils ont le privilège de parcourir, les spéléologues s’investissent dans sa connaissance et sa protection. La spéléologie offre un fantastique terrain d’aventure à quelques centaines de kilomètres de chez soi. L’isolement est absolu et on se croit sur une autre planète. Attirés par l’inconnu, au même titre que les explorateurs polaires et alpinistes, les anciens ont ouvert des itinéraires à une époque où les techniques d’exploration et le matériel étaient rudimentaires. Ils n’hésitaient pas à descendre avec 50 à 60 kg de matériel, usaient d’échelles métalliques, treuils, canots pneumatiques et mats d’ascension. Ils établissaient des camps en profondeur et  y restaient plusieurs jours. On peut comprendre alors que, mission accomplie,  le courage et l’énergie manquaient pour évacuer l’équipement et les déchets.

Un impressionnant dépot

Un impressionnant dépôt d’ordures à l’emplacement d’un camp de bivouac. Édifiant.

Aujourd’hui, profitant d’un matériel performant et léger, les spéléologues peuvent évoluer sous terre plus rapidement. Le travail de nettoyage est fréquent sur les itinéraires faciles à la journée. Mais c’est une autre affaire lorsque les sorties sous terre durent longtemps ou (et) comprennent des passages étroits et engagés.
Ce serait un beau challenge, et un bel hommage aux pionniers, que de rendre à ces sites, leur propreté et leur pureté originelle.